Aéromodélisme RC

Techniques et conception

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Les divers types d’aéromodèles

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Sommaire général

Auteur : Philippe Kauffmann

Version initiale : avril 2009

Dernière révision : mai 2009

 

Photos : constructeur ou auteur sauf mention contraire

 

 

N. B. : double-cliquer sur les images permet souvent d’obtenir une version agrandie.

 

Sommaire

 

Choisir un type d’aéromodèle

Classification règlementaire

Indoor

Park flyers

Modèles de début

Modèles d’entrainement

Avions d’acrobatie

Maquettes

Multi moteurs

Hydravions

Multiplans

Racers et avions rapides

Grands modèles

Avions à réaction      

Planeurs et variantes

            Lancer main

            Vol thermique

            Vol de pente

            Vol dynamique

            Moto-planeurs

            Hot liners

Ailes volantes et de combat

Modèles hors normes

            Modèles anciens

            Très faible charge alaire

            Empennage canard

            Pou du ciel

            Avions à décollage vertical               

Hélicoptères

Références

 

 

Choisir un type d’aéromodèle

 

            Il y a des différences considérables entre les aéromodèles, en termes de taille, aspect, coût, façon de voler et lieu possible d’utilisation. Un modéliste dans le milieu depuis plusieurs années connait en général les principales classes ; rarement le débutant qui risque alors de faire des choix inadaptés à ses possibilités. A l’attention principalement des débutants donc, chaque classe va être brièvement décrite dans ce chapitre, ce qui aidera le moment venu à faire son choix en connaissance de cause.

 

Classification règlementaire

 

            Il y a plusieurs façons de classer les aéromodèles. Le législateur les classe en deux catégories seulement :

 

Catégorie A : modèles de moins de 25 kg et dont la propulsion respecte les restrictions suivantes : moins de 160 cm3 pour un moteur à explosion, moins de 15 kW pour un moteur électrique ou turbopropulseur, moins de 30 daN de poussée pour un turboréacteur. Ces modèles sont uniquement soumis aux règles classiques des aéromodèles, c'est-à-dire vol en vue directe du modèle avec l’autorisation du propriétaire du terrain utilisé et respect d’une hauteur de vol de moins de 500 pieds (150 m) au-dessus du sol. Le respect de ces règles ne libère pas le modéliste de sa responsabilité civile et financière face aux dégâts et blessures qu’il pourrait occasionner ; une assurance (contenue dans la licence FFAM) est donc fortement recommandée.

 

Catégorie B : modèles qui ne sont pas de catégorie A. Il s’agit pratiquement des très gros modèles. Ils doivent disposer d’une autorisation de vol obtenue à la suite du dépôt d’un dossier prouvant que le modèle est sûr est dispose des systèmes de sécurité adéquats. Les modèles de cette catégorie sont clairement réservés à une toute petite élite.

 

La FAI (Fédération Internationale d’Aéromodélisme) [1], elle, distingue un nombre beaucoup plus vaste de catégories pour la compétition internationale, toutes incluses dans la catégorie A. Ce sont les suivantes en ce qui concerne l’aéromodélisme RC :

·         voltige radiocommandée en extérieur (F3A), grands modèles (F3M) et en intérieur (F3P),

·         maquette (F4C, F4G et F4H),

·         racers (pylon racing en anglais), F3D pour les moteurs thermiques et F5D pour les moteurs électriques,

·         motoplaneurs F5B,

·         planeurs en vol thermique (F3B, F3J, F3H et F3Q),

·         planeurs lancé main (F3K),

·         planeurs de pente (F3F),

·         hélicoptère (F3C, F3N).

 

Le modélisme loisir reprend de façon assez libre ces distinctions et en ajoute quelques autres. C’est cette dernière classification que nous allons utiliser.

 

 

Indoor

 

            Le dernier type d’aéronef apparu, grâce à l’allègement des radiocommandes à l’émergence de la motorisation électrique, est le modèle « indoor ». Les indoor volent dans des gymnases et salles polyvalentes et sont donc forcément à propulsion électrique. Les modèles pèsent typiquement 200 g et ont une envergure de l’ordre de 90 cm. Il a des modèles pour débutants, mais la majorité sont prévus pour la voltige. Certains modélistes fanatiques de la légèreté utilisent des modèles dont le poids descend en dessous de 20 g avec des éléments de motorisation et de radio contrôle du commerce et dont la vitesse de vol est celle de la marche rapide (photo 1).

 

            L’indoor a renouvelé le modélisme en permettant le vol en hiver à l’abri des intempéries. Mais il ne faut pas s’y tromper, c’est une discipline exigeante car il faut piloter avec beaucoup de précision pour éviter les murs et plafonds toujours trop prêts ! On peut débuter le modélisme avec l’indoor, mais c’est un choix exigeant.

 

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Photo 1 : RTF VAPOR de PAKZONE (masse 15 g)

 

Les types modèles

 

            Le modèle type est un avion d’acrobatie en polystyrène extrudé pesant entre 150 g et 300 g, propulsé par un moteur électrique brushless (photo 2). Toutefois, comme la seule chose qui définit un modèle indoor est sa capacité à voler dans un espace restreint, on trouve aussi des modèles en tiges de carbone ou de balsa recouvert de film ménager de dimensions très variables, de véritables maquettes en balsa entoilées au papier japon ainsi que des modèles en polystyrène expansé pour débutants. Plus récemment sont apparus les modèles en EPP (photo 3) plus souples et résistants que leurs équivalents en polystyrène extrudé. Certaines « excentricités » sous forme d’ailes delta et autres formes originales parcourent régulièrement nos gymnases.

 

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Photo 2 : Schock Flyer, constructeur IKARUS                            Photo 3 : Progress (EPP), magazine FLY International

 

Technique de pilotage

 

            La vitesse doit toujours être limitée au maximum en indoor sous peine de percuter les murs, ce qui oblige à contrôler les gaz de façon précise, rapide, et ce continuellement. De plus, la direction doit aussi être contrôlée très précisément et les virages sont autant réalisés à la direction qu’aux ailerons. Le pilotage indoor est donc un pilotage « quatre axes » alors qu’en extérieur on peut se contenter de contrôler en continu la profondeur et les ailerons et ne pratiquer donc qu’un pilotage « deux axes » beaucoup plus accessible au débutant.

 

Park flyers

 

            Les « park flyers » sont les précurseurs des modèles indoor. Comme le nom le suggère, ils sont capables de voler dans des espaces extérieurs restreints. Cette catégorie, la plus récente avec les indoor se rapproche beaucoup de ces derniers. Comme en indoor on en rencontre une grande variété, du deux axes de début au modèle de voltige 3D. Les points communs entre les park flyers sont :

·         propulsion électrique pour ne pas gêner le voisinage immédiat par le bruit,

·         faible charge alaire pour permettre un vol lent dans un espace restreint,

·         masse de l’ordre de 600 g le plus souvent.

 

            Avec les modèles indoor, les park flyers ont renouvelé le modélisme en permettant le vol près ou dans les villes sans générer de nuisance excessive. Les park flyers sont un bon choix pour débuter, car le coût limité lié au faible poids et la facilité de mise en œuvre sont très attractifs pour le débutant. Le principal inconvénient de ces modèles, lié au faible poids, est qu’ils ne peuvent voler que par très petit temps, car le moindre vent les chahute.

 

 

Les types modèles

 

            Les modèles en structure de balsa recouverts de film translucide thermo rétractable sont de plus en plus délaissés en faveur des modèles en matériau expansé moulé (polystyrène ou polypropylène).

 

 

Technique de pilotage

 

            La technique de pilotage qui dépend évidemment du type de modèle reste beaucoup plus classique que celle des modèles indoor. La seule spécificité est la légèreté et donc la faible inertie des modèles qui requièrent de meilleurs reflexes qu’avec des modèles plus gros ; ce qui n’empêche pas que certains modèles sont parfaitement adaptés aux débutants. Ils sont pour la même raison fortement chahutés dès que le vent se lève un tant soit peu.

 

 

Modèles de début

 

            Selon les clubs, les modélistes « expérimentés » et les magasins de vente la définition du modèle de début change considérablement. La définition ancienne, mais encore très vivace par endroits d’un modèle de début est un avion à ailes hautes avec ou sans ailerons d’environ 2 kg propulsé par un moteur à explosion 2 temps d’environ 6,5 cm3. Depuis l’avènement de la propulsion électrique c’est à mon sens une très mauvaise idée de débuter avec ce mode de propulsion exigeant dont la mise en œuvre présente de nombreuses difficultés, inconvénients et risques. Un modèle de début doit aujourd’hui indiscutablement être un modèle à propulsion électrique simple à mettre en œuvre et à piloter.

 

            Selon vos moyens financiers, la place dans votre logement, la nature du terrain que vous avez identifié et les exigences de votre épouse, on peut classer les aéromodèles de début à propulsion électrique en trois classes :

 

 

 

Il faut aussi opter pour un type de construction :

 

·         Les presque jouets : ce sont des modèles qui n'ont pas les trois axes de base (direction, profondeur, gaz), ou alors pas tous proportionnels (gaz ou direction en tout ou rien). Ils sont à éviter à car ils ne permettent pas de progresser et découragent bien souvent car ils sont beaucoup moins faciles à piloter qu'il y paraît au premier abord.

·         Les modèles simplifiés : ce sont des modèles à trois axes proportionnels (parfois seulement deux) qui bien que simplifiés au maximum correspondent aux critères du modélisme classique. Ils n'ont pas ma faveur car ils brident la progression, bien qu'ils soient acceptables comme tout premier modèle.

·         Les modèles classiques : ce sont des modèles identiques aux ARF, mais les servos et le moteur sont déjà montés. Ca peut être une bonne solution si on est réfractaire au bricolage (bien qu'en modélisme il vaille mieux être passionné de bricolage…), à condition de choisir l'option sans radio car la radio incluse non programmable pourra difficilement être réutilisée par la suite.

 

 

Quelques choix chez les grands fabricants

 

GRAUPNER [2]

mini-taxi      electro-taxi   electro-Kadett

Photo 4 : Mini-Taxi, avion en structure           Photo 5 : Electro-Taxi, avion en structure          Photo 6 : Electro-Kadett, avion en structure,

2 axes, envergure 1,15 m, masse 600 g                 3 axes, envergure 1,6 m, masse 2300 g               3 axes, envergure 1,6 m, masse 1600 g

 

MULTIPLEX [3]

easy-star                                      easy-glider

Photo 7 : Easy Star, motoplaneur en expansé                            Photo 8 : Easy Glider Electric, motoplaneur en expansé

2 axes, envergure 1,37 m, masse 680 g                                                      3 axes, envergure 1,8 m, masse 880 g

 

ROBBE [4]

Cardinal                             arcus

Photo 9 : Cardinal, avion en expansé                                       Photo 10 : Arcus, planeur en expansé

2 axes, envergure 1,55 m, masse 1550 g                                         3 axes, envergure 1,8 m, masse 700 g

 

SCORPIO  [5]

supermiss

Photo 11 : Super Miss, avion en structure, 3 axes, envergure 1,38 m, masse 900 g

 

           

            Cet échantillon, loin d’être exhaustif, donne un aperçu des modèles les mieux adaptés pour débuter. En fonction du lieu d’achat, on sera probablement amené à acquérir un modèle similaire d'une autre marque absent de cette liste ; il ne sera pas moins bon pour autant. Pour avoir les détails des caractéristiques de ces modèles, le plus simple est d’aller sur les sites des fabricants ou des vendeurs par Internet. Ils sont en principe vendus presque partout.

 

            Ce qu’il est surtout important de noter, c’est que les masses sont très souvent données pour des moteurs à balais obsolètes, des batteries NiMh inutilement lourdes et des servos de 40 g (servos d’entrée de gamme mal adaptés et lourds). Avec des accessoires récents adéquats, les modèles seront beaucoup plus légers. Un Super-Miss, par exemple, pèse moins de 700 g avec un équipement moderne. Il faut considérer que c’est très important d’économiser le maximum de poids, car non seulement le modèle volera moins vite, mais en plus, il sera beaucoup plus apte à encaisser les chocs malencontreux inévitables.

            D’une façon générale, il sera astucieux, si votre modèle est fourni avec un moteur à balais de le remplacer par un brushless, mais surtout, si on vous recommande des batteries NiMh de les remplacer par des LiPo incomparablement plus légères.

 

 

Caractéristiques de vol

 

            Les modèles de début sont conçus pour être le plus stable possible en tangage, roulis et même lacet, ce qui impose des ailes placées le plus haut possible au-dessus du centre de masse. Plus l’écart est grand, meilleure est la stabilité. Certains modèles anciens ont même leurs ailes placées sur un pylône pour maximiser cette stabilité. Lorsque les commandes d’un modèle de début sont lâchées, le modèle a tendance à se remettre en vol horizontal tout seul pour peu que la puissance du moteur et des trims soient réglés correctement.

 

            L’intrados presque toujours plat des ailes améliore la portance et permet donc un vol plus lent ; par contre, cette disposition rend difficile le vol dos. Les modèles de début sont donc clairement uniquement conçus pour s’entrainer aux « ronds » dans le ciel et aux cycles de décollages/atterrissages.

 

 

Modèles d’entrainement

 

            Les modèles d’entrainement dérivent directement des modèles de début. La majorité est à ailes hautes, mais les ailes sont moins surélevées que dans le cas des modèles de début (photo 12) et elles ont un profil biconvexe dissymétrique facilitant le vol dos. Certains sont à ailes médianes ou basses, donc moins stables, mais permettent par voie de conséquence de passer plus facilement les figures d’acrobatie. Ils peuvent, bien sûr, servir à l’apprentissage de la voltige aérienne.

 

            La masse de ces modèles est typiquement de 2 kg et l’envergure de 1,5 m, mais on trouve des modèles plus gros supportant mieux les turbulences, comme des modèles plus petits bien adaptés à la propulsion électrique encore coûteuse dans le cas des modèles de plus de 1 kg.

 

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Photo 12 : IPANEMA de Topmodel [6], avion structure 3 axes, envergure 1,42 m, masse 1,7 kg

 

 

Avions d’acrobatie

 

            Catégorie reine de l’aéromodélisme, ces modèles peuvent se répartir en modèles à propulsion thermique et modèles à propulsion électrique en plein développement. On peut aussi distinguer les modèles pour la voltige classique de ceux pour la voltige 3D ; la voltige 3D étant une voltige débridée incluant le torque-roll et autres figures extrêmes impossibles avec un avion d’acrobatie classique. Les avions classiques sont soit des semi-maquettes d’avions d’acrobatie grandeur (CAP, CHIPMUNK, EDGE, EXTRA, GILES, KATANA, PIPER-Cub, PITTS, SUKHOI, ULTIMATE, YAK…), soit des 2+2 à échelle plus ou moins réduite. Les 2+2 découlent de la règlementation FAI qui stipule qu’un modèle F3A doit avoir une envergure et une longueur de moins de 2 m, ce qui conduit à des modèles qui se ressemblent tous, dotés d’un fuselage aussi long que l’envergure (pour un bon amortissement) étroit et très haut (pour faciliter le vol sur la tranche).

 

            Ces modèles ne sont évidemment pas destinés aux débutants. Ils sont une des orientations que pourra prendre le modéliste lorsqu’il aura fini « ses classes » avec un modèle de début puis un modèle d’entrainement. C’est au demeurant vers ce type d’aéromodèle que les modélistes confirmés s’orientent le plus souvent.

 

 

Les modèles à propulsion thermique

           

            La propulsion thermique, moyen « normal » de propulsion depuis toujours a conduit au départ à des modèles de même taille que ceux d’entrainement à propulsion thermique, c’est-à-dire d’une masse de l’ordre de 2 kg (photo 13). Les modèles de cette taille sont très courants, mais pour la compétition, les concurrents préfèrent les modèles les plus grands permis (à savoir deux mètres sur deux) dits 2+2 dont la masse avoisine les 5 kg (limite règlementaire) car ils ont plus d’inertie et permettent donc de réaliser des figures plus propres. En raison du coût de revient élevé de ces gros modèles, la FFAM a limité la taille pour la catégorie « promotion » à 1,75 m x 1,75 m (photo 14) afin d’éviter une discrimination par l’argent.

 

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Photo 13 : modèle F3A Topmodel, envergure 1,99 m, masse 4,9 kg            Photo 14 : Artist de Topmodel, envergure 1,56 m, masse 1,5 kg

 

N. B. : sur les photos 13 et 14 le nom inscrit comme la décoration prouvent qu’il ne s’agit pas du même modèle. Ils peuvent l’un comme l’autre être propulsés par un moteur électrique ou thermique.

 

 

Les modèles à propulsion électrique

 

            Ces modèles sont utilisés depuis quelques années en compétition F3A où ils apportent de nombreux avantages comme la fiabilité et le silence, mais ils restent chers en raison de la taille et de la masse des modèles (de l’ordre de 4 kg). Dans le cadre de l’utilisation « loisirs » les modèles F3A « miniaturisés » se sont donc développés (2 kg, voire 1 kg), car ils règlent le problème du coût fonction de la masse. Si les modèles « thermiques » d’une masse d’un kg sont quasi inexistants, ils sont légion maintenant en propulsion électrique. Ils rendent pratiquement les mêmes services, bien qu’ils soient plus sensibles au vent du fait de leur faible inertie et de leur vitesse plus limitée (photo 15).

 

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Photo 15: Extana de Topmodel, construction EPP, envergure 1,25 m, masse 1,1 kg

 

Les modèles de voltige 3D

 

            Ils dérivent des modèles de voltige classiques. Pour augmenter la maniabilité, les gouvernes sont surdimensionnées, les débattements maximisés, les ailes ont un plus faible allongement pour diminuer l’inertie en lacet, et surtout, la propulsion est surpuissante afin de permettre les montées verticales (photo 16). Ces modèles permettent de se défouler quand on commence à se lasser de la voltige académique.

 

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Photo 16 :  Kabriolin de Topmodel, envergure 1,42 m, masse 1,7 kg

(le fuselage est celui de l’Artist du même fabricant avec des ailes spécifiques)

 

 

Maquettes

 

            L’activité « maquette » est très différente des autres, puisque l’objet est ici de fabriquer en reproduisant aussi fidèlement que possible un avion réel, le pilotage passant au second plan. Les techniques de construction utilisées sont différentes de celles des modèles fabriqués en usine car les moyens techniques ne sont pas les mêmes, et seul un modèle unique est produit à chaque fois. La grosse majorité des modélistes utilisent la construction traditionnelle en structure bois, une petite minorité exploite les matériaux composites moulés.

 

            Comme dans le cas de la voltige, il ne s’agit pas d’une activité de débutant. C’est une discipline du modélisme plutôt délaissée aujourd’hui. Elle a pourtant l’avantage d’occuper l’hiver lorsqu’il n’est guère possible de voler en extérieur. De plus, elle permet d’apprendre énormément sur le plan technique et historique ; c’est donc une activité très gratifiante, autant intellectuelle que manuelle.

 

            Les modèles de compétition son typiquement de gros modèles (10 kg à 15 kg) car plus un modèle est gros plus il est facile d’ajouter des détails fins. La réduction d’avions plutôt petits au départ est préférée car il y a moins besoin de réduire chaque élément alors plus facile à fabriquer. Comme les avions de chasse de la première guerre mondiale sont petits et abondent de détails divers (photo 17) ils sont les rois de cette discipline ; même si on retrouve tous les types d’avions hormis ceux à décollage vertical.

 

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Photo 17 : SPAD XIII de l’escadrille des cigognes (kit Scale RC Models [7])

 

 

            Les puristes parcourent les livres et l’internet à la recherche de l’avion qui les séduira. Une fois l’avion trouvé il faut encore quelques photos et un plan 3 vues. Ensuite, il n’y a plus qu’à dessiner, calculer et construire…durant quelques centaines d’heures. Heureusement, ce parcours du combattant peut être significativement simplifié en achetant directement des plans à échelle réduite (fournis entre autre par Nick Ziroli [8]), des pièces préfabriquées à l’échelle, voire un kit complet à construire, ce qui évitera tous les calculs et usinages compliqués. Mais certains comme Alain Vassel s’enivrent de la difficulté et font chaque petit détail du modèle le plus compliqué possible eux-mêmes (photos 18 à 20). Dans le cas présent il a tout de même sous-traité l’ours polaire et le copilote à André Cormary. Le maquettisme est indiscutablement  une affaire de modéliste confirmé et passionné.

 

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Photo 18 : Sikorsky Bolchoï (réalisation et photo : Alain Vassel)

 

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Photos 19 et 20 : détails du Sikorsky Bolchoï (autres photos sur le site d’Alain Vassel [9])

Multi-moteurs

 

Les multi-moteurs ont été très peu utilisés par le passé pour les deux raisons suivantes :

·         La gestion de plusieurs moteurs thermiques simultanément (démarrage, réglage, etc.) est délicate et conduit bien souvent à des crashs sur panne d’un des moteurs.

·         Les couple créé en lacet par les moteurs, amplifié en cas de panne d’un des moteurs, rend le pilotage plus difficile.

 

            Ces problèmes ont disparu aujourd’hui grâce à la propulsion électrique, car les moteurs électriques sont fiables, démarrent instantanément et peuvent tourner dans les deux sens, éliminant ainsi le problème du couple parasite en lacet et roulis. Il ne reste plus que la difficulté à trouver des hélices prévues pour tourner dans le sens inverse du sens classique.

 

            Pour les amateurs de multi-moteurs, le Hercules de Howard Hughes est une pièce de choix car il a huit moteurs (photo 21), les mécaniciens l’adoraient aussi car il y avait 448 bougies à changer à chaque révision moteur… Mais certains préfèreront peut-être le Dornier Do X qui lui avait 12 moteurs, dont toujours au moins un en panne.

 

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Photo 21 : H4 « Hercules » de Hughes Aircraft, envergure 100 m (extrait d’une video You Tube)

 

 

Hydravions

 

            On voit peu de modèles réduits d’hydravions pour la raison évidente qu’il faut disposer d’un plan d’eau adapté, ce qui n’est pas toujours facile à trouver.

 

On peut distinguer deux types d’hydravions :

·         Ceux à flotteurs en lieu et place du train d’atterrissage (photo 22),

·         Ceux à fuselage de type coque flottante (photo 23). Les anglo-saxons les appellent d’ailleurs très justement « flying boats », c’est à dire bateaux volants.

 

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Photo 22 : Sea Hawk (photo Pigs Airlines [10])                               Photo 23 : Osprey (photo Pigs Airlines)

 

 

Particularités

 

         Il y a bien longtemps, un modéliste mal embouché a traité de façon peu courtoise le moteur de son hydravion qui avait calé au milieu d’une rivière. Le Dieu des micromoteurs en a été très courroucé, et depuis ce temps là fait systématiquement caler tous les moteurs d’hydravions au moment le plus critique. Les seules parades sont l’utilisation d’une barque ou d’une propulsion électrique avec réserve d’énergie. Par ailleurs, pour une autre raison, cette fois inconnue, quoi qu’on fasse, Poséidon, dieu des mers, fait toujours pénétrer un peu d‘eau dans l’électronique du modèle. On n’a jamais trouvé de parade.

 

 

Technique de pilotage

 

            Dans le cas des flotteurs, le comportement est altéré par ces éléments qui ont une forte prise au vent. Mais les particularités de pilotage tiennent plutôt au décollage qu’il faut faire en ne cabrant qu’au dernier instant, et surtout à l’atterrissage qui doit être fait cabré jusqu’au dernier instant pour éviter d’embarquer. Pour ces deux raisons, les hydravions sont déconseillés aux modélistes qui ne possèdent pas encore un bon pilotage

 

 

Multi-plans

 

            Au début de l’aviation les aéronefs avaient souvent deux plans et donc quatre ailes, principalement pour des raisons de résistance mécanique, et on les appelait alors des biplans. Durant la première guerre mondiale on a aussi utilisé des triplans et des sextiplans (biplans dont les ailes inférieures faisaient la moitié en surface des ailes supérieures) ; mais dans le domaine du transport on n’a pas hésité à aller jusqu’à cinq plans pour un prototype (avis aux maquettistes fondus de la construction d’ailes). Dans le domaine de l’aéromodélisme on retrouve bien sûr ces modèles en maquette, mais aussi pour la voltige (photo 24) et en indoor. En voltige, la formule biplan est intéressante car les ailes de moindre envergure ont moins d’inertie en roulis que les monoplans, ce qui permet d’améliorer le taux de roulis. En indoor, la formule biplan a eu son heure de gloire car elle permettait de diminuer la charge alaire et donc la vitesse d’évolution à bon compte.

 

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Photo 24 : Pitts (photo Weymüller [11])

 

Technique de pilotage

 

            Un multi-plan se pilote comme un monoplan, même s’il a tendance à être plus sensible aux ailerons. Les multi-plans, à condition que leurs autres caractéristiques soient adaptées sont adaptés aux débutants.

 

 

Racers et avions rapides

 

            Au début de l’aviation et ce jusqu’à la seconde guerre mondiale on était émerveillé par la vitesse des avions et on a essayé d’aller toujours plus vite. Les courses de vitesse se sont donc succédées à un rythme intensif et on a conçu des avions spécialisés aussi bien pour le vol au-dessus de la terre ferme qu’au-dessus de l’eau, les racers, pour faire des courses. Ces avions sont souvent représentés en maquette et ont donné plusieurs catégories en compétition  nationale et internationale aéromodéliste, en électrique (photo 25) comme en propulsion thermique. Ces compétitions sont appelées génériquement pylon racing (course aux pylônes) car comme dans le cas des avions grandeur, le but est essentiellement de faire des aller-retour entre des pylônes.

 

Dans le cas de l’aéromodélisme trois pylônes sont utilisés :

·         deux proches, distants de 40 m,

·         un lointain, à 180 m dans la direction perpendiculaire à celle formée par droite liant les deux premiers pylônes.

 

Typiquement, les modèles sont très petits, leur envergure étant souvent inférieure au mètre. De nombreux sites internet sont consacrés à ces catégories. Ci-après un site consacré au F5D.

 

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Photo 25 : Stinger de Topmodel, envergure 0,95 m, masse 550 g

 

Technique de pilotage

 

            Les courses consistent à parcourir le plus vite possible un certain nombre de fois le triangle formé par les trois pylônes en restant toujours à l’extérieur (le passage à l’intérieur du triangle appelé coupe constitue une faute sanctionnée). Le principe du pilotage est simple car on pilote 2 axes (la dérive de direction est fixe) on tourne exclusivement sur la tranche et on ne tourne qu’à gauche. Le tout est d’être précis et d’avoir de bons reflexes car la vitesse varie entre 175 km/h et 300 km/h selon les catégories.

 

            Le « dual rate » s’avère indispensable au niveau de la radiocommande pour pouvoir choisir entre des débattements forts à l’atterrissage et au décollage et des débattements faibles en vol rapide car la vitesse rend les commandes très mordantes. Il faut aussi un terrain spacieux, doté de pylônes et sécurisé (casque obligatoire à proximité). Pour toutes ces raisons, cette activité est réservée à quelques passionnés disposant du lieu adéquat pour évoluer.

 

 

Grands modèles

 

            Les grands modèles appelés d’abord « petits gros » sont des modèles de taille hors du commun, typiquement plus de 2 m d’envergure et une masse dépassant 10 kg (il n’y a toutefois pas de limite bien précise). On peut distinguer deux catégories :

 

·         Modèles de catégorie A (moins de 25 kg) que l’on voit le plus souvent sous forme de :

o   maquettes (les maquettes de compétition sont souvent très grosses et dépassent en général 10 kg),

o   modèles d’acrobatie pour la voltige dite « grands modèles »,

o   « grandes plumes », planeurs très fins de 3 m à 7 m d’envergure.

·         Modèles de catégories B (plus de 25 kg), beaucoup plus rares en raison des contraintes légales et techniques et qu’on ne rencontre pratiquement que dans des meetings spécialisés qui leurs sont réservés.

 

            Ces modèles d’apparence classique, ont en général une charge alaire élevée, ils volent donc assez vite et ont, par voie de conséquence, besoin d’un espace important pour évoluer. Le pilotage est plutôt plus facile que celui des modèles équivalents plus petits, car leur inertie est importante. Par contre, aucune casse n’est permise en raison du coût de ce matériel. Ces modèles sont donc réservés à une petite minorité de passionnés vivant à proximité d’un grand terrain. Ces passionnés ont d’ailleurs leur association : l’IMAA [12] avec un site internet très intéressant.

 

 

Avions à réaction 

 

            Les avions entrainés par des réacteurs exploitent depuis quelques temps presque exclusivement des turboréacteurs, alors qu’il y a quelques années les pulso-réacteurs étaient encore assez utilisés. Comme les grands modèles ces avions concernent des modélistes passionnés de longue date, très expérimentés et plutôt fortunés car un turboréacteur coûte plusieurs milliers d’euros.

 

 

Les modèles et leur environnement

 

            Les modèles sont toujours de très gros modèles qu’on peut au demeurant aussi classer dans les grands modèles ; d’ailleurs nombreux sont ceux classés en catégorie B. La performance d’un turboréacteur ne s’exprime pas en chevaux comme pour les autres moteurs, mais en force de poussée exprimée en kgf (kilogramme force) ou Newton (1 kgf ≈ 9,81 N). La poussée du ou des turboréacteurs d’un avion de combat grandeur classique est de l’ordre 75 %  de la masse maximale au décollage, ce qui lui permet de grimper selon un angle de plus de 45° vers le firmament. Comme cette caractéristique est le plus souvent respectée avec les équivalents réduits on peut en déduire que la masse de ces aéromodèles oscille entre 8 kg et 50 kg (biréacteur) puisque la poussée des turboréacteurs se situe entre 6 kgf et 20 kgf. De plus, il s’agit comme on peut l’imaginer de modèles très rapides ; le record de vitesse actuel dépassant 400 km/h.

 

            Comme les modèles sont très rapides, les vitesses de décollage et d’atterrissage le sont aussi. Ceci suppose de très grandes pistes ; donc de très grands terrains de modélisme avec une piste en dur qu’on ne trouve qu’à certains endroits privilégiés. Une association : MACH 2.2 [13] se consacre de façon exclusive à cette discipline du modélisme et la fédère. Les modèles sont souvent des semi-maquettes d’avions de chasse (photo 26).

 

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Photo 26 : Rafale (photo Christen Diffusion [14])

 

 

Les turboréacteurs

 

Le turboréacteur (en modèle réduit) est un dispositif apparemment assez simple (photo 27) :

·         Un compresseur centrifuge comprime l’air à l’avant du réacteur

·         et l’introduit dans la chambre de combustion ou il brûle le kérosène introduit.

·         Le gaz de combustion génère la poussée et entraine une turbine axiale mono-étage liée au compresseur.

 

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Photo 27 : éclaté de turboréacteur (photo JetCat [15])

 

 

            Malheureusement, tout se complique lorsqu’on veut que ça fonctionne de façon satisfaisante. D’abord, le réacteur nécessite un système de régulation (ECU pour Electronic Control Unit) afin de garantir un fonctionnement stable et être protégé des surchauffes et des surrégimes. Ensuite, il faut un système de démarrage assez compliqué (qui est contrôlé et automatisé par un séquenceur de l’ECU dans les turbines de génération récente). Un cycle de démarrage typique est :

·         accélération initiale de la turbine à l’aide d’un moteur électrique,

·         allumage d’une bougie à incandescence dans la chambre de combustion,

·         introduction de butane (ou propane) pour amorcer la combustion.

·         Après la seconde phase d’accélération (due à la combustion du gaz) commutation sur le kérosène introduit sous pression par une pompe d’injection,

·         puis régulation de la troisième phase d’accélération en contrôlant la température d’éjection des gaz et arrêt du moteur électrique de démarrage.

 

            Le système, finalement assez compliqué (photo 28), est de plus dangereux car il a tendance à absorber tout ce qui est devant et incendier tout ce qui est derrière. Les turboréacteurs ne sont donc manipulés que par des spécialistes, et toujours avec un extincteur à proximité.

 

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Photo 28 : accessoires d’un turboréacteur (photo AMT [16])

 

 

Planeurs et variantes

 

            Les planeurs peuvent être classés selon plusieurs critères. Un critère essentiel est la vitesse de vol et donc la charge alaire. En effet, pour pouvoir évoluer de façon satisfaisante, contrairement à un avion, la charge alaire d’un planeur doit impérativement être adaptée au mieux aux conditions aérologiques :

 

·         Très petit temps en plaine : charge alaire très faible pour pouvoir attraper les bulles d’air chaud qui montent ça et là.

·         Plaine avec des ascendances établies : charge alaire faible pour pouvoir rester à l’intérieur des ascendances, mais suffisante pour pouvoir accélérer entre deux ascendances.

·         Vol de pente : charge alaire moyenne, fonction la vitesse verticale sur la pente. Si le vent est fort, le planeur doit pouvoir voler suffisamment vite pour remonter le vent de la pente.

·         Vol dynamique : charge alaire assez forte car le vol se pratique toujours dans un vent important.

·         Vitesse (Hot liner ou compétition F3B) : charge alaire forte pour permettre le maximum de vitesse possible.

 

 

         Lancer main

 

            Il s’agit surtout d’une discipline de compétition qui consiste à lancer en tournant sur soi-même un petit planeur (photo 29) et à le maintenir en l’air le plus longtemps possible en attrapant des bulles d’air ascendant passant à proximité. C’est nettement plus difficile qu’on pourrait le penser de prime abord. On notera l’empennage particulier symétrique par rapport au fuselage destiné à minimiser les interactions entre les axes durant le lancer. Sur la photo il manque la petite tige au saumon de l’aile gauche pour la saisie au moment du lancer. Ce n’est pas du tout une activité conseillée aux débutants car elle est beaucoup trop pointue et les modèles sont très fragiles.

 

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Photo 29 : planeur lancer main, envergure 1,49 m, masse 350 g (photo Topmodel)

 

 

         Vol thermique

 

            C’est le vol de plaine. Le planeur (photo 30) est remorqué, lancé par un treuil ou un sandow. Une fois en altitude, il ne reste plus qu’à voleter d’ascendance en ascendance. Le vol dans chaque ascendance se fait en tournant très serré, donc lentement pour monter avec l’air chaud. Le vol entre deux ascendances se fait en ligne droite le plus vite possible pour minimiser la perte d’altitude.

 

            Pour chaque condition aérologique il y a une charge alaire idéale, qui doit être d’autant plus forte que les ascendances et le vent sont forts. Pour cette raison, certains modèles possèdent un emplacement pour le lest qui permet d’optimiser la charge alaire. Les planeurs de compétition grandeur disposent de réservoirs d’eau permettant de diminuer la charge alaire en larguant l’eau lorsque le temps se calme en fin d’après-midi vers la fin de la compétition.

 

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Photo 30 : planeur F3B, envergure 3,1 m, masse 2 kg (photo Topmodel)

 

 

            On pourra noter à propos du vol thermique que c’est une activité que nous partageons avec les gros oiseaux (vautours, condors…). En effet, les gros oiseaux sont trop lourds pour pouvoir battre des ailes efficacement plus de quelques minutes. Ils pratiquent donc le vol à voile. Ils se perchent dans les falaises et attendent que les ascendances s’établissent avant de se lancer. On ne verra jamais un vautour ou un condor en l’air si ça ne « pompe » pas (comme disent les vélivoles). Les cigognes et les aigles pratiquent aussi cette technique dans une moindre mesure quand l’opportunité se présente.

 

 

        Vol de pente

 

            Le vol de pente, est le vol à voile facile. Lorsque le vent est établi et souffle du bas vers le haut de la pente (condition sine qua non pour que la pente soit praticable), il suffit de longer la pente alternativement dans chaque sens pour se maintenir en l’air. Comme il y a en général de la « marge », on peut se permettre quelques figures de voltige entre les deux extrémités de la zone de vol. C’est une activité parfaitement accessible et même recommandée au débutant pour autant que les conditions aérologiques soient satisfaisantes. Les planeurs évoluent lentement et ont une bonne inertie, ce qui donne au débutant le temps de réagir et de s’habituer. La seule difficulté est qu’il faut trouver une bonne pente bien ventilée…

 

            Dans le cadre ornithologique, on notera que la quasi-totalité des petits oiseaux marins pratiquent le vol de pente sur les falaises ou les collines face à la côte ; bien souvent en vol stationnaire face au vent.

 

 

         Vol dynamique

 

            Le vol dynamique qui utilise le vent comme le vol de pente est beaucoup plus technique et ne se pratique que lorsque le vent est assez fort. Le principe consiste à utiliser le gradient de vent entre la proximité du sol et l’altitude. On remonte le vent affaibli près du sol (par des obstacles ou simplement par la friction de l’air sur la surface), on monte subitement en altitude pour redescendre ensuite horizontalement le vent à quelques dizaines de mètres de hauteur et plonger finalement brutalement près du sol afin de recommencer la boucle. C’est une activité réservée aux connaisseurs car très « virile » qui nécessite un planeur particulièrement robuste, de bons reflexes et une très bonne précision de pilotage.

 

            On notera ici que les albatros, les plus gros oiseaux du ciel (souvent plus de 3 m d’envergure), vivent en pratiquant en continu le vol à voile dynamique entre le raz des flots et l’altitude toujours ventée en pleine mer, car comme les autres gros oiseaux ils n’ont pas assez d’énergie pour battre des ailes de façon prolongée.

 

 

         Moto-planeurs

 

            Le moto-planeur est un planeur qui dispose d’un moteur (presque toujours électrique) pour monter à l’altitude de départ et donc être autonome. C’est très différent d’un avion car un moto-planeur est beaucoup plus fin, a beaucoup plus d’inertie en roulis et ne dispose pas en général de train d’atterrissage. Le moto-planeur est un aéromodèle idéal pour débuter.

 

 

         Hot liners

 

            Un « hot liner » (photo 31), est un moto-planeur fait pour la vitesse. On l’utilise comme les moto-planeurs de compétition F3B. Le principe consiste à monter en altitude durant quelques dizaines de secondes presque verticalement, puis à couper le moteur et redescendre en vol plané en zigzag à grande vitesse vers le sol avec une pente de descente de quelques degrés.

 

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Photo 31 :  hotliner de marque Valenta, envergure 1,53 m, masse 1,15 kg (photo Topmodel)

(Noter l’empennage en T qui protège la profondeur des chocs à l’atterrissage)

 

 

Ailes volantes et de combat

 

            Les ailes volantes, motorisées ou non, sont par définition sans empennage, ce qui a une conséquence négative, à savoir un amortissement médiocre selon l’axe de tangage, mais aussi une conséquence positive, à savoir pas d’élément de fuselage fragile ; ce qui la rend bien adaptée au combat aérien. Si l’aile est motorisée, il suffit de mettre le moteur derrière en mode propulsif pour le protéger des chocs.

 

            On peut distinguer deux types d’ailes volantes, celles de type « Fauvel » [17] (photo 32) utilisant un profil autostable, du nom de l’ingénieur qui a conçu une série de planeurs de ce type, et celles de type « Horten » [18] (photo 33) utilisant un profil classique mais avec flèche et vrillage négatif au saumon, du nom des frères qui ont conçu une série d’ailes volantes de ce type.

 

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Photo 32 : aile volante Fauvel (site internet)                 Photo 33 : aile volante Horten (photo Wikipedia)

 

 

Modèles hors normes

 

            En plus les types d’aréronefs qui viennent d’être brièvement décrits et qu’on peut considérer comme classiques, il existe aussi quelques autres types plus originaux que l’on voit rarement sur les terrains, mais qui n’en sont pas moins intéressants, bien au contraire.

 

        Modèles anciens

 

            Il n’y a guère de modèles anciens (de plus de 25 ans) volants en dehors des musées. Par contre, quelques modélistes se consacrent à construire des répliques des premiers modèles radiocommandés voire de l’époque du vol libre en y ajoutant une radiocommande pour être plus faciles à utiliser (photo 34).

 

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Photo 34 :  réplique d’un Jabiru de 1943 (photo Retroplane Forum)

 

        Très faible charge alaire

 

            Quelques originaux ont fait des grands modèles très légers en polystyrène extrudé, capables de voler en extérieur par très petit temps, et surtout capables d’impressionner le public  peu habitué à ce genre de modèle (photo 35).

 

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Photo 35 : Piper PA18 de Detlef Erlenhoff en Depron, envergure 4,3 m, masse 4,7 kg (photo Elektro Modell)

 

 

         Empennage canard

 

            Traditionnellement l’empennage se trouve derrière. Mais dans l’absolu, il est parfaitement possible de le mettre devant. C’est d’ailleurs cette formule qu’ont préféré les frères Wright pour réaliser le premier aéronef ayant jamais volé. D’autres ont utilisé cette formule, en particulier Burt Rutan [19] (photo 36) avec sa série des « EZ » (prononcer easy comme facile) et bien d’autres avions.

 

            Ce type de modèle ne présente pas de difficulté particulière de pilotage. La réticence à en concevoir et en commercialiser tient surtout à la difficulté à concevoir un empennage canard parfaitement adapté. C’est beaucoup plus pointu que la conception d’un empennage classique.

 

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Photo 36 : Long EZ à turbopropulseur (photo Christen Diffusion)

 

 

         Pou du ciel

 

            Il est aussi possible de placer deux paires d’ailes en tandem (photo 37), formule qu’a choisi Henri Mignet [20] pour ces avions destinés à l’aviation populaire en 1936. Le mouvement Pou-du-ciel est toujours très vivace. Burt Rutan c’est aussi essayé à cette formule avec la série des Quikie (photo 38). Ces avions volent bien, mais sont inadaptés à la voltige aérienne (pilotage deux axes pour les poux du ciel, et problèmes de décrochage avec les Quickie).

 

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Photo 37 : HM380 grandeur (photo du site officiel du Pou du ciel)                             Photo 38 :  Quickie 2 grandeur (photo Wikimedia)

 

 

         Avions à décollage vertical            

 

            Une formule particulièrement originale est celle du décollage vertical, avion à plat ou debout (photo 39). Cette formule permet de résoudre le problème de la piste d’atterrissage, au prix il est vrai d’une technique de décollage et d’atterrissage particulière réservée à ceux ayant un certain entrainement au pilotage (ce n’est toutefois pas plus difficile que de se maintenir en torque roll). C’est un défi au modélisme, car a priori, sauf en indoor, aucun modèle de ce genre, en particulier à ailes annulaires (pour corser les choses), n’a jamais été réalisé. C’est pourtant possible puisque ça a été fait en aviation grandeur dans une multitude de variantes (ailes delta, empennage en croix, ailes pivotantes, éjecteurs de turbine pivotants, etc.) !

 

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Photo 39 : Coléoptère de la SNECMA [21] (photo SNECMA)

 

 

Hélicoptères

 

            L’hélicoptère est le dernier type d’aéromodèle considéré ici. L’hélicoptère est une discipline à part. Qui sait piloter un avion ou un planeur ne sait pas piloter un hélicoptère et réciproquement, car la technique de pilotage est différente. Il en va de même pour la construction, ici jamais de bois ni de colle ; toutes les pièces sont usinées et assemblées par vissage. De plus, les roulements à billes foisonnent. Mêmes les radiocommandes doivent être adaptées.

 

            Comme les hélicoptères sont plus délicats à piloter que les autres aéromodèles, ils sont beaucoup moins répandus, d’autant qu’ils coûtent nettement plus cher. Ceci étant,  ils se démocratisent depuis l’avènement de la propulsion électrique qui permet des modèles beaucoup plus petits, donc beaucoup moins onéreux (photo 40) et moins exigeants en terme de terrain d’évolution (espace d’évolution plus réduit et absence de bruit).

 

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Photo 40 : T-Rex 450 de la société ALIGN, propulsion électrique, diamètre de rotor 70 cm, masse 750 g

 

 

            Il existe aussi maintenant des hélicoptères indoor à rotors contrarotatifs ou simplifiés à l’extrême vendus en RTF. Mais il s’agit plus de jouets que de vrai matériel d’aéromodélisme. De plus, leur pilotage différent de celui d’un hélicoptère classique à rotor de queue ne permet pas de progresser dans le domaine et donne une fausse impression de facilité.

 

 

Références

 

1.      FAI : Fédération Internationale d’Aéronautique

2.      Graupner : constructeur et revendeur allemand de matériel de modélisme

3.      Multiplex : constructeur et revendeur allemand de matériel de modélisme

4.      Robbe : constructeur et revendeur allemand de matériel de modélisme

5.      Scorpio : constructeur et revendeur italien de matériel de modélisme

6.      Topmodel : constructeur tchèque et revendeur français de matériel aéromodéliste

7.      Scale RC Models : vendeur de plans, pièces et kits pour les maquettes

8.      Nick Ziroli : vendeur de plans et de pièces pour les maquettes

9.      Alain Vassel : maquettiste et auteur français renommé

10.  Pigs Airlines : revendeur de matériel d’aéromodélisme belge

11.  Weymüller : distributeur de matériel d’aéromodélisme lorrain

12.  IMAA : association fédérant le modélisme des grands modèles

13.  MACH 2.2 : association fédérant les passionnées de modèles à réaction

14.  Christen Diffusion : fabricant et distributeur d’aéromodèles à réaction et accessoires

15.  JETCAT : fabricant de turboréacteurs allemand

16.  AMT : (Advanced Micro Turbines) fabricant de turboréacteurs Hollandais

17.  Fauvel : ingénieur et aviateur français fabricants d’ailes volantes

18.  Horten : frères allemand fabricants d’ailes volantes

19.  Burt Rutan : ingénieur américain, constructeur d’aéronefs innovants

20.  Henri Mignet : constructeur amateur français, concepteur d’avions individuels

21.  SNECMA : fabricant de turboréacteurs français