La communication radio RC,
les perturbations
Philippe Kauffmann, club des 5A Pardines (Auvergne)
Version 1 de novembre 2007
Liste des articles à : http://techniquemodelisme.free.fr/
Nos systèmes de radiocommande sont plus ou moins coûteux selon la sophistication du modèle choisi. Mais la caractéristique de commande, c’est-à-dire la chaîne qui va du manche de l’émetteur au palonnier du servo, est quasiment semblable du système à 100 € jusqu’à celui à 2000 € (valeurs en 2007).
Par contre, tous les systèmes ne sont pas égaux devant le fléau majeur de nos systèmes RC : les perturbations. Qui n’a pas eu de sueur froide ou ramassé les miettes de son aéromodèle suite à des perturbations radio ? Les perturbations ont plusieurs origines et peuvent affecter divers éléments de la chaîne RC. Certaines sont inhérentes au matériel choisi, d’autres sont liées à la façon d’installer l’équipement. Enfin, on peut prévenir certaines de ces perturbations, mais pas d’autres. Tout cela fait l’objet du présent article.
Les
perturbations HF
Les perturbations arrivant avec le signal radio aussi appelé HF (pour Haute Fréquence) peuvent être classées en trois groupes :
Sensibilité et bruit de
réception
Comme il a été montré dans article sur la transmission RC il ne sert à rien d’augmenter exagérément la sensibilité d’un récepteur, car en amplifiant le signal on amplifie d’autant le bruit thermique comme les autres perturbations. C’est ce qui explique que les récepteurs « indoor » sont souvent beaucoup moins sensibles que leurs équivalents « outdoor », car si les premiers sont quasiment toujours soumis aux perturbations des émetteurs voisins augmentant le bruit, ce n’est pas forcément le cas en extérieur ; donc une forte sensibilité ne sert à rien en « indoor », surtout si la sélectivité du récepteur est limitée.
La sélectivité
Ce qui est donc essentiel dans un récepteur, c’est la sélectivité, c’est-à-dire la capacité à filtrer (donc éliminer) les signaux indésirables. C’est obtenu en ne laissant passer que la fréquence du signal utile, et en atténuant le plus fortement possible toutes les fréquences supérieures et inférieures. Evidemment c’est inefficace contre une perturbation strictement à la même fréquence que le signal utile !
La sélectivité est obtenue aujourd’hui par des filtres céramique qui se distinguent très peu d’un récepteur à un autre (ils sortent quasiment tous de la même usine en extrême orient…). Seuls certains récepteurs « indoor » sont très défavorisés par l’absence de certains filtres pour gagner du poids. Malheureusement si un bon récepteur n’amplifie que le signal filtré, un récepteur médiocre amplifie aussi une partie du signal non filtré apporté par une liaison immatérielle (inductive ou capacitive). Des tests comparatifs sur des récepteurs récents peuvent être trouvés sur Internet, mais je préfère ne pas les citer car ne sachant pas dans quelles conditions les mesures ont été faites et il est difficile d’en estimer l’objectivité (certains récepteurs de très grande marque n’y sont pas à l’honneur). Les magazines de modélisme français ont malheureusement tous déserté ce terrain depuis longtemps, il ne nous reste donc plus qu’à attendre que « Que Choisir » teste une série de récepteurs entre une série de lave-linge et de cafetières !
Il reste toutefois possible de réaliser un test simple au sein d’un club. Il faut pour cela placer deux émetteurs (si possible identiques) antenne verticale à environ 20 m de distance. L’un sera calé sur la fréquence du récepteur à tester avec manche de gaz en position ralenti et l’autre sur la fréquence juste voisine avec manche de gaz en position plein gaz. Il ne restera plus qu’à déplacer le récepteur à tester équipé du servo de gaz de l’émetteur calé sur la bonne fréquence vers l’émetteur parasite. Plus on pourra s’approcher du perturbateur sans frétillement de servo, meilleure sera la sélectivité.
Les émetteurs voisins
Comme le paragraphe précédant le suggère, si un récepteur capte son émetteur, il capte aussi de façon atténuée les autres émetteurs. Si votre modèle passe à 1 m d’un émetteur en étant à 10 m de vous, votre récepteur recevra le perturbateur avec une puissance 100 fois supérieure au signal utile. Il est donc important de ne jamais trop s’approcher d’un autre émetteur (d’où l’intérêt de rester groupés) ou d’une ligne à moyenne tension (qui rayonne jusqu’à plusieurs Mégahertz).
Intermodulation et
transmodulation
Si un récepteur peut être gêné par les autres émetteurs, il est tout aussi capable de fabriquer des perturbations lui-même par inter et transmodulation. Ce phénomène est décrit dans de nombreux ouvrages sur la radio comme dans la série d’articles de Françis Thobois. Pour limiter ce problème il faut des amplificateurs très linéaires. On peut encore améliorer les choses par un double changement de fréquence (voir les articles de Francis Thobois).
Les récepteurs peuvent être testés sommairement avec trois émetteurs selon une méthode voisine de celle décrite au paragraphe « Sélectivité ».
Les
perturbations BF
Si l’antenne de réception récupère de nombreux signaux parasites, la batterie de réception, le cordon d’alimentation et les câbles de servo ne sont pas à l’abri, loin de là.
Perturbations par la batterie
La batterie de réception a une résistance interne non négligeable. La conséquence est une chute de tension de plusieurs dixièmes de volts à chaque fois qu’un servo consommateur de courant s’active. Moins visible, une tension alternative de quelques centièmes Volts apparaît aussi. Tout cela n’a aucun effet sur certains récepteurs, mais peut en perturber significativement d’autres qui ne se comporteront pas normalement avec des servos qui consomment beaucoup alors que la batterie d’alimentation a une impédance interne trop élevé. La encore on trouvera des résultats de tests sur Internet. A défaut d’avoir choisi un récepteur suffisamment résistant aux perturbations d’alimentation il faudra choisir une batterie de capacité suffisante et en bon état.
On notera que le problème n’existe pas avec une motorisation électrique si on utilise le circuit BEC (Battery Eliminator Circuit) comme source de tension à condition d’utiliser une ferrite sur le cordon près du récepteur.
Perturbations par les câbles
de servo
Les câbles de servo comme tous les fils (voir chapitre suivant) se comportent comme des antennes. Dès qu’ils ont plus de quelques centimètres de long il sont susceptibles de perturber le décodeur du récepteur par les champs électriques et magnétiques qu’ils recueillent. La situation est d’autant plus délicate que l’impédance de sortie du récepteur est élevée. Or dans les récepteurs ordinaires elle est de l’ordre de 200 Ω, ce qui est très élevé. Dans ce cas un tore de ferrite sur le câble de servo devient une nécessité dès qu’il est rallongé (ailes) ou qu’il y a deux servos sur la même voie. Les récepteurs qui comportent un microcontrôleur présentent en général une impédance de sortie beaucoup plus faible (voir le chapitre « récepteurs PPM intelligents) ; les problèmes sont alors beaucoup moins à craindre.
L’idéal est de diminuer impédance de sortie à l’aide d’un amplificateur de courant. Les dispositifs amplificateurs pour grands modèles sont monnaie courante, mais pour les petits modèles on n’en trouve qu’à l’étranger. Un prochain article proposera donc la réalisation d’un tel amplificateur (voir photo 2).
CEM
(Compatibilité ElectroMagnétique)
Derrière ce terme barbare se cache l’obligation de tout système électronique de respecter deux règles générales :
Dans ce chapitre les règles et principes de base ne vont être abordés que très sommairement. Mais l’application des quelques règles évoquées vous permettra fort probablement de transformer un système RC récalcitrant avec quelques dizaines de mètres de portée en un système à grande portée ; en tout cas dans le cas de l’utilisation d’une propulsion électrique.
Le rayonnement
électromagnétique
Pour bien comprendre les perturbations, il faut comprendre ce qu’est et d’où vient le rayonnement électromagnétique, source du fonctionnement de la radio, mais aussi des perturbations.
Le champ magnétique
Dès qu’on fait passer un courant dans un fil électrique on génère un champ magnétique proportionnel à ce courant qui ce propage à l’infini. Si le courant est alternatif, le champ magnétique l’est aussi, mais si dans ce cas à proximité immédiate du fil (champ proche) on n’observe qu’un champ magnétique seul, à quelque distance (champ lointain) on observe aussi un champ électrique associé. On parle alors de champ électromagnétique. C’est le principe de la radio. Tout fil électrique est donc un émetteur radio et les espions ne se gênent pas pour exploiter ce phénomène, comme les câbles des servos ne se gênent pas pour perturber les récepteurs.
On peut accentuer le champ magnétique B en enroulant en boucle plusieurs spires n de surface S. Le champ répondra alors à l’équation 1 :
B = I.n.S.4π.10-7 (1)
Le champ électrique
Dès qu’on applique une tension à un fil électrique on génère un champ électrique proportionnel à cette tension qui ce propage à l’infini. Si la tension est alternative, le champ électrique l’est aussi, mais si dans ce cas à proximité immédiate du fil (champ proche) on n’observe qu’un champ électrique seul, à quelque distance (champ lointain) on observe aussi un champ magnétique associé. On parle alors de champ électromagnétique. C’est le principe de la radio. Tout fil électrique est donc un émetteur radio et les espions ne se gênent pas…
En fait, dès qu’un champ magnétique ou électrique est alternatif, l’un induit l’autre et réciproquement. C’est pour cette raison qu’on parle de champ électromagnétique : l’onde radio. C’est bien quand c’est voulu, beaucoup moins bien dans le cas contraire car le phénomène est en plus réciproque. Donc tout fil électrique parcouru par une tension ou un courant variable génère une onde radio et tout fil électrique fournit une tension et un courant proportionnels à l’onde radio dans laquelle il est baigné. C’est aussi le principe du transformateur.
La limitation du rayonnement
Pour obtenir la CEM il faut limiter tous les rayonnements électromagnétiques indésirables.
La source principale vient du moteur électrique de propulsion, elle remplace les vibrations mécaniques destructrices du servo de gaz dans le cas de la propulsion à moteur thermique.
Le rayonnement du moteur est principalement magnétique et émane beaucoup des fils d’alimentation s’ils sont mal disposés. Les fils d’alimentation peuvent être considérés comme une spire de bobine. Le rayonnement est dans ce cas comme le montre l’équation 1 proportionnel à la surface de la spire et au courant. Il faut donc absolument resserrer sur eux même le plus possible les fils d’alimentation et limiter leur longueur comme le montre la photo 1. Dans le cas d’un moteur brushless, l’idéal est de tresser les fils.
Photo 1 : limitation du rayonnement électromagnétique
La photo 1 montre aussi deux autres dispositions importantes :
D’une façon générale, un nouvel aéromodèle électrique devra être testé en portée (antenne d’émission rentrée et modèle au sol) d’abord sans, puis après avec moteur en route. Une perte de portée significative après le démarrage du moteur sera la preuve que les précautions qui viennent d’être évoquées n’ont pas été respectées de façon adéquate.
La limitation de la
susceptibilité au rayonnement électromagnétique
Les perturbations atteignent le récepteur et les servos via leurs cordons. Dès que les cordons sont un peu longs, les troubles (frétillements) sont fréquents et la solution classique consiste à mettre des tores de ferrite (voir photo 1) sur les cordons des servos. Une autre disposition moins souvent utilisée et pourtant très efficace est l’utilisation de cordons torsadés comme sur la photo 2 (sur cette photo le torsadage est toutefois sans intérêt majeur vu la faible longueur des fils). Cette méthode est très efficace, à tel point qu’elle est utilisée sur tous les câbles téléphoniques qui d’ailleurs se nomment « paire torsadée » dans le jargon des professionnels de la téléphonie. L’efficacité vient du fait qu’en torsadant, un champ perturbateur sur une demi spire voit son effet annulé sur la demi-spire suivante car le champ est alors appliqué en sens inverse.
Photo 2 : amplificateurs d’impulsions pour servos
Les servos souffrent aussi du fait que l’impédance de sortie des récepteurs (typiquement 200 Ω) est très forte et les rend très sensibles aux perturbations. De plus, lorsque deux servos sont branchés sur la même sortie (typiquement ailerons), si les servos ont une impédance d’entré trop faible sur leur broche de commande, le dysfonctionnement est assuré.
Une solution souvent bien plus efficace que le tore de ferrite est l’amplificateur d’impulsion (photo 2). Cette solution est toujours utilisée sur les grands modèles qui ne peuvent pas s’en passer. Il existe pour ce cas des boîtiers capables d’amplifier et de contrôler toutes les voies, mais ils sont malheureusement trop encombrants et chers pour les modèles classiques. Il faut alors utiliser des amplificateurs individuels (photo 2). Malheureusement, si on en trouve facilement à l’étranger, ils sont à peu près introuvables en France ; il faut alors les fabriquer soi-même de façon artisanale (cas des amplis de la photo 2).
Système PPM
(Pulse Position Modulation)
La compréhension du signal PPM va nous aider à comprendre d’où viennent les problèmes, et quelle est leur gravité.
Le signal PPM standard
Ce codage, le premier codage proportionnel, date du milieu des années 60, un peu avant que Phil Kraft (modéliste et fabricant américain d'ensembles RC) qui nous a quitté en avril 2006 ne devienne champion du monde d’acrobatie aérienne à Ajaccio en 1967 avec son fameux Kwick Fly III (que Graupner vient de remettre à son catalogue 40 ans après). Ce codage est toujours très utilisé et le seul standard ouvert. Le principe est simple (voir figure 1) :
Figure 1 : PPM multiplexé
Ce système a mis de nombreuses années avant que les valeurs de temps se soient standardisées et que les matériels (émetteur, récepteur et servos) deviennent interchangeables. C’est aujourd’hui chose faite, même s’il reste encore quelques matériels hors norme.
Principe de décodage et
conséquences
Pour décoder cette information, on utilise typiquement dans les récepteurs classiques des bascules logiques en cascade, une affectée à chaque voie. La figure 2 montre par exemple la voie 1 décodée ; c’est le signal envoyé au servo correspondant. L’électronique du servo interprète la durée de l’impulsion pour positionner son palonnier. Si la durée est de 1 ms, le palonnier est environ 40° d’un coté, si la durée est de 2 ms le palonnier se cale environ 40° de l’autre coté, et se place au neutre pour une durée de 1,5 ms (la période de répétition n’a pas d’effet direct sur le servo). Evidemment, toutes les positions intermédiaires sont possibles.
Figure 2 : PPM démultiplexé
Le fait d’utiliser des bascules a plusieurs conséquences. Une bascule d’une voie passe à 1 lorsque la précédente passe à zéro et revient à zéro au premier front montant suivant du signal multiplexé. Un parasite radio est une impulsion supplémentaire ajoutée au flot d’impulsions. Les bascules ne peuvent pas distinguer ces impulsions aberrantes des autres, même si elles sont très courtes et induisent des durées d’impulsion démultiplexée très inférieures à 1 ms. Il s’ensuit donc un ordre aberrant pour la voie parasitée et un décalage de toutes les voies suivantes ; c’est le top radio que tout le monde a connu.
Un parasite sur un cordon de servo produit le même effet, car il peut enclencher prématurément le passage à 1 de la bascule de la voie suivante.
Ce système est donc très sensible aux parasites, mêmes minimes.
Système PCM
(Pulse Code Modulation)
Le codage PCM adopté dès la diffusion des microcontrôleurs bon marché a maintenant plus de 20 ans. Contrairement au PPM, en PCM il n’y a pas de standard, et certains fabricants ont même plusieurs formats en fonction du modèle d’émetteur... Impossible donc de choisir sont récepteur en fonction du modèle avec ce principe, ce qui est un handicap, surtout lorsqu’on a besoin d’un récepteur très compact et léger.
Principe général
Le PCM s’appuie sur les principes des communications dans les réseaux de données des années 1970. Les principes généraux sont les suivants :
· Les informations (ici la position des manches de commande de chaque voie) sont traduites en nombres binaires transmis bit à bit sous forme de succession de 1 (niveau haut) et 0 (niveau bas). En ce qui nous concerne, les quatre voies principales sont transmises aujourd’hui en général sous forme de nombres de 10 bits (1024 valeurs distinctes, soit une précision de 0,1%) ; le codage des voies auxiliaires restant lui très variable.
· Ces informations sont ensuite codées de façon qu’il ne puisse pas y avoir de longues successions de 1 ou de 0, car le récepteur ne saurait plus à quel instant exact commence ou finit un bit (synchronisation bit). Il existe de nombreuses méthodes pour garantir cette synchronisation bit. La plus probablement utilisée dans nos matériels est le codage 4 vers 5 qui consiste à remplacer chaque séquence de 4 bits (16 valeurs) en une séquence de 5 bits (32 valeurs possibles). Ainsi il est possible de n’utiliser que des séquences avec des changements d’état adéquats, et même d’utiliser les séquences inutilisées pour le codage de nombres à d’autres fins (synchronisation trame).
· Comme il faut savoir ou est le début d’une trame dans le flot continu de bits, on ajoute un entête identifiable de façon certaine (SY dans les figures). Dans le codage 4 vers 5, il suffit d’utiliser une suite de 10 bits qui ne correspond à aucun des codes de traduction du binaire utilisé. C’est la synchronisation trame : séquence unique de 10 bits dans notre exemple.
· Comme il y a toujours risque de parasitage, il faut vérifier que chaque trame est bonne en ajoutant un code redondant de vérification (CS dans les figures). La séquence est calculée à l’émission et ajoutée en fin de trame ; elle est recalculée à la réception et comparée à celle transmise. En cas de concordance on accepte les données, dans le cas contraire on les rejette. En RC cela signifie que l’on conserve et envoie aux servos la valeur précédante (mode "Hold"). La aussi, il y a de nombreuses méthodes et théories mathématiques. Celle vraisemblablement retenue dans nos systèmes est très simple, c’est la somme de contrôle (Check Sum en anglais). Le principe consiste à ajouter tous les nombres de la trame et de retenir les derniers bits de cette somme comme valeur de contrôle.
On remarquera que j’ai utilisé le conditionnel, cela vient du fait que je n’ai que des bribes d’informations sur les codes utilisés par les constructeurs qui ne les divulguent pas a priori. Les informations glanées ça et là ont malgré tout permis de reconstituer approximativement les codages JR et FUTABA ci-après (du moins les plus courants, car chacun de ces fabricants en a plusieurs). Si quelqu’un a des informations plus précises, je serais très heureux qu’il m’en fasse part afin de préciser ce texte.
Les règles que respectent tous les fabricants sont les suivantes :
· durée d’un bit = 300 µs, ce qui permet de transmettre 60 bits en 20 ms, valeur trop faible pour transmettre les 7 à 9 voies d’une radio classique. Il faut donc trouver des astuces pour diminuer le nombre de bits à transmettre.
· Ajout du CS sur des fragments de trame. Traditionnellement, la séquence de test ce trouve en fin de trame, ce qui induit un temps de latence, car on ne peut vérifier et donc prendre en compte les valeurs qu’après le test du CS et donc qu’après avoir reçu le dernier bit de la trame. Pour nous, il y aurait donc un retard de 20 ms ou plus. Pour diminuer ce retard (qui n’existe pas dans le cas de la transmission PPM), on ajoute plusieurs sommes de contrôle dans la trame, ce qui permet d’accepter des trames partielles et donc diminuer ce temps de latence qui handicape le PCM.
Approximation du format SPCM
JR
A priori, JR transmet les voies 2 à 4 toutes les 21 ms, mais la voie 1 une fois sur deux seulement. L’autre fois sur deux, la voie 1 est remplacée par une des voies auxiliaires (voir figure 3). La somme de contrôle est ajoutée toutes des deux voies et est codée sur 4 bits ; le temps de latence est donc d’environ 10 ms.
Figure 3 : trame JR
Avec ce principe il suffit de transmettre : 10 (sync) + 50 (4 voies) + 10 (CS) = 70 bits par trame.
Approximation du format
PCM-1024 FUTABA
La société FUTABA utilise a priori un principe plus compliqué, car elle transmet une séquence de 5 voies avec un seul CS toutes les 16 ms environ. Le temps de latence est donc ici d'environ 16 ms. La trame, elle, dure 33 ms car elle comprend deux séquences de voies (voir figure 4).
Pour transmettre 5 voies en si peu de temps, FUTABA comprime les 4 voies principales en ne transmettant la valeur complète que d’une voie à chaque fois (à tour de rôle). Pour les autres voies, seuls 6 bits représentant la variation depuis la trame précédente sont transmis. Ainsi, en transmettant les voies auxiliaires à tour de rôle sur 8 bits, 10 + 6 + 6 + 6 + 8 = 36 bits suffisent (avant codage) pour transmettre toutes les voies.
Figure 4 : trame FUTABA
Avec ce principe il faut transmettre : 10 (sync) + 45*2 (5 voies) + 5*2 (CS) = 110 bits par trame.
Coté réception ce principe impose de recalculer les impulsions des servos par interpolation, car on reçoit trois valeurs utiles quand deux seulement doivent être envoyées aux servos.
Décodage et conséquences
Le codage PCM présente un avantage majeur : les valeurs parasitées sont détectées, ignorées et remplacées par la dernière valeur fiable connue (mode "Hold"), ce qui rend le système beaucoup plus résistant aux perturbations. L’effet des perturbations ne sera visible que si elles durent plusieurs dixièmes de secondes au moins, et même dans ce cas la, le mode « Fail Safe » (utilisation de valeurs prédéfinies pour les voies) permettra de limiter considérablement l’effet des perturbations.
Le codage PCM a toutefois aussi quelques inconvénients :
Récepteurs
PPM intelligents
Principe
La faiblesse du PPM tient dans le fait que la cohérence des informations n’est pas contrôlée dans le récepteur. JR est la première société qui a introduit une logique de test dans les récepteurs permettant de rejeter une bonne partie des parasites. La société Multiplex a suivi, au point qu’avec son algorithme d’analyse IPD (Intelligent Pulse Decoding) elle prétend faire aussi bien que le PCM et ne propose donc plus de matériel PCM (certaines mauvaises langues disent que c’est parce qu’ils n’ont jamais su faire de PCM fiable).
De nombreux fabricants ont suivi depuis, et il y a aujourd’hui de nombreux récepteurs « intelligents », c’est-à-dire avec un microcontrôleur, qui vérifient la durée de la période, la durée et la forme des impulsions, la cohérence des valeurs par rapport aux précédentes. Ils disposent bien entendu des modes « Hold » et « Fail Safe ». Mais tous les algorithmes ne sont pas équivalents.
Avantages et inconvénients
Les récepteurs PPM intelligents, à condition que l’algorithme de décodage soit bon, ont les avantages des récepteurs PCM sans en avoir les inconvénients. Même le prix tend dans certains cas vers celui des récepteurs PPM d’entrée de gamme. On aurait donc tort de s’en priver ! Ceci est d’autant plus vrai que l’impédance de sortie vers les servos et souvent beaucoup plus faible, ce qui permet de se passer de tores de ferrites. Mais attention, certains ne génèrent que des impulsions de 3,3 V (au lieu de 4,8 V) qui ne conviennent pas à tous les servos ; les problèmes d’incompatibilité subsistent donc toujours…
Fabricants et matériel
existant
Certains fabricants proposent des récepteurs pour leurs systèmes tels JR et Multiplex, mais ont trouve aussi beaucoup de fabricants indépendants comme ACT, Schulze, Simprop, Webra, …
Plusieurs marques différentes ne fabriquent rien et se contentent d’acheter chez un fabricant asiatique unique. Ainsi les marques BERG, MZK, Hyperion, Jamara, … ont les mêmes produits (ce qui ne préjuge pas de la qualité).
On trouve de tout, des récepteurs 4 voies de 5 g simples, jusqu’aux gros récepteurs 8 voies, en passant par les récepteurs de milieu de gamme comme le Webra de la photo 1 qui pèse 12 g en incorporant pourtant pour 75 € (prix 2006) la synthèse de fréquence et le double changement de fréquence…
Transmission
en bande ISM à 2,4 GHz
Les systèmes PPM et PCM qui viennent d’être décrits sont de conception très ancienne et sont maintenant quasiment obsolètes du fait de l’apparition des systèmes en bande 2,4 GHz modernes. Pour une description plus détaillée on se réfèrera à l’article « Systèmes RC en 2,4 GHz ».
Sensibilité aux perturbations
Du fait même des principes utilisés, la sensibilité aux perturbations des systèmes en bande 2,4 GHz est bien moindre qu’avec le matériel courant. En particulier, la fréquence très élevée rend ce matériel beaucoup moins sensible aux parasites générés par les moteurs électriques.
Fabricants et matériel
existant
Comme précisé dans l’article « transmission RC », il y a encore peu de matériel. La société SPEKTRUM associée à JR propose quelques radios et surtout des têtes HF pour radios FUTABA et JR. FUTABA commercialise une radio spécifique et des modules pour ses radios haut de gamme. Enfin, Graupner propose des modules adaptables aux principales radios haut de gamme.